L’hybride que choisir ?

Aujourd’hui, d’après Xerfi, un institut d’études privé spécialisé dans l’analyse économique sectorielle, les dernières tendances des consommateurs se tournent vers l’hybride (+11,1% de 2020 à 2021) au point de faire considérablement chuter les ventes de véhicules thermiques (-16,2% de 2020 à 2021). Le marché de la vente de véhicule en France peine à se remettre de la crise du covid puisqu’en 2021, il a chuté de 31% et continue de chuter de 8% en 2022. C’est donc dans ce contexte que l’hybride évolue aujourd’hui.

Même si la grande majorité des constructeurs proposent au moins une voiture hybride dans leur catalogue, la part des véhicules hybrides dans le parc de véhicule français reste très minime (2,5% d’après automobile-propre). Cependant, sous cette appellation, se cache un grand nombre de véhicules pouvant être relativement différents. Entre microhybride, mild-hybride, full hybride, hybride rechargeable et non–rechargeable que choisir ? Et quels sont leurs différents avantages en matière de fiscalité ?  

Les différentes appellations

Les microhybrides

Commençons par présenter le système d’hybridation le plus léger, les microhybrides (ou mild-hybrids en anglais). Les véhicules microhybrides sont une forme légère de véhicules hybrides. Ils utilisent un système de démarrage-arrêt automatique pour économiser de l’essence en coupant le moteur lorsque le véhicule est à l’arrêt, comme à un feu rouge ou dans les embouteillages. Le moteur redémarre automatiquement lorsque le conducteur appuie sur la pédale d’accélérateur. Ce système permet d’économiser de l’essence en réduisant les temps de moteur inutiles.

Ils peuvent également utiliser un moteur électrique pour aider le moteur à combustion interne, augmentant ainsi l’efficacité énergétique globale. Ils peuvent offrir une économie de carburant significative pour les conducteurs circulant beaucoup en ville. Selon fiche-auto.fr, les véhicules microhybrides permettent une économie un peu anecdotique entre 1 et 10% de la consommation totale soit 0,5L/100 kilomètres d’économie avec un véhicule consommant 5L/100km.

Il est important de noter que les véhicules microhybrides ne peuvent pas rouler en mode électrique pur, ils dépendent toujours du moteur à combustion pour propulser le véhicule. C’est une option intéressante pour les conducteurs souhaitant améliorer leur consommation de carburant sans avoir à investir dans un véhicule hybride plus coûteux (en général de 800 à 2500 euros de moins qu’un véhicule full hybride).

Les hybrides non-rechargeables et rechargeables

Les véhicules hybrides non-rechargeables (HEV) utilisent un moteur électrique comme source d’entraînement principale, avec un moteur à combustion interne qui sert à propulser le véhicule et à générer de l’électricité pour alimenter le moteur électrique. Comparons la consommation de la clio e-tech 145, un modèle d’hybride non-rechargeable de chez Renault avec son équivalent en thermique, la clio TCE 100.

L’écart de consommation entre les deux véhicules est assez faible sauf pour une utilisation urbaine avec 2,8L/100km de différence. Au niveau du prix, la clio TCE 100 est annoncé à de 22 800 euros, tandis que la clio e-tech est annoncé à 23 050 euros en prix de départ.  Au vu de la différence de prix et de consommation, le véhicule hybride reste plus intéressant dans ce cas, le surplus du cout d’acquisition est très vite rentabilisé.  

Les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) ou aussi appelés full hybride, peuvent fonctionner en mode électrique pur pour de courtes distances (entre 30 et 50km en général), ou utiliser le moteur à combustion pour de plus longs trajets. D’après le quotidien Le Monde, en théorie le point de bascule de rentabilité des véhicules hybride se situe entre 15 000 et 20 000km/ans grand maximum. Pour être le plus efficace possible, il est préférable de les utiliser dans des zones urbaines et périurbaines. Au-delà, des surcoûts d’utilisations sont à prévoir, le moteur doit propulser environ 200-300kg supplémentaire puisque le véhicule est 30% plus lourd avec le système hybride. L’hybride doit être écarté pour des lois de roulage de plus de 40 000 kilomètres par an et des trajets réguliers sur route et autoroute.  

Cependant, après vérification auprès de commerciaux de Renault et du groupe Volkswagen, en pratique, ce n’est pas aussi simple que ça. Cela dépend aussi d’autres facteurs externes comme l’installation de bornes de rechargement au bureau ou au domicile du salarié/client ou le type de véhicule hybride utilisé. De plus, aujourd’hui, les consommateurs achètent principalement des véhicules hybrides afin de réaliser des économies de carburants. Mais est-ce vraiment si économique que ça ? Nous avons demandé à des professionnels de la vente de véhicules. Si le véhicule hybride est correctement rechargé : oui, de fortes économies peuvent être faites. Prenons l’exemple du Volvo XC 60 T6 rechargeable et son équivalent thermique, le XC 60 T6 geartronic 8. 

Selon le test de mac4ever et le site canton teck, dans certaines conditions oui le véhicule hybride permet de réaliser des économies de carburant, mais ce n’est pas valable pour tous les utilisateurs. De plus, il faut recharger la batterie régulièrement pour réaliser des économies notables, sinon un surcout très important surtout en milieu urbain est à prévoir.  

 Donc il est très compliqué de recommander un type spécifique de véhicule entre les différents types d’hybrides. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte afin de pouvoir choisir un modèle comme la distance moyenne parcourue, l’usage qu’il en est fait (urbain, périurbain, autoroute…), le système d’hybride, la mise à disposition de bornes au domicile du client ou sur son lieu de travail, etc.. 

Full électrique

Les véhicules électriques n’ont pas besoin de carburant à combustion interne et émettent donc zéro émission de gaz à effet de serre lors de leur utilisation. Ils peuvent être rechargés en branchant le véhicule sur une prise électrique ou en utilisant un système de recharge rapide. Les temps de recharge varient en fonction de la capacité de la batterie et de la puissance de la source de recharge.

Les avantages des véhicules électriques incluent une plus grande efficacité énergétique, des coûts d’exploitation réduits, une réduction des émissions de gaz à effet de serre et le silence de fonctionnement. Cependant, les véhicules électriques ont des coûts d’achat plus élevés, une infrastructure de recharge encore limitée dans certaines régions et des temps de recharge plus longs que pour les véhicules à carburant traditionnels. Il faut compter entre 1 et 4h pour recharger son véhicule électrique en fonction de la puissance de la borne mais aussi du type de véhicule.

Contrairement aux véhicules hybrides, les véhicules électriques sont pertinents et tout à fait capables de correspondre aux besoins de salariés roulant 30 000 km par an ou plus. Les autonomies des batteries de certains véhicules hybrides comme le Skoda enyaq ou la Cupra borne permettent de rouler jusqu’à 500-550km en une recharge. Contrairement à toute attente, le véhicule électrique avec la plus grande autonomie n’est pas une Tesla, mais un véhicule chinois, la Nio ET7 avec une autonomie annoncée à 1000km dans sa version avec la plus grosse batterie contre 593km de la part de la Tesla modèle S.

Les avantages fiscaux des véhicules hybrides et électriques

En France, les véhicules électriques et hybrides bénéficient généralement d’avantages fiscaux pour inciter les consommateurs à opter pour des véhicules plus écologiques. Avec la prime à la conversion, vous pouvez bénéficier jusqu’à 1 500 euros pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable. Un bonus écologique est aussi attribué pour l’achat d’un véhicule neuf, il est fixé à  27% de la valeur du véhicule plafonné à 5000 euros pour les particuliers et 3 000 pour une personne morale (le prix du véhicule doit être inférieur à 47 000 euros).  

L’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable permet de bénéficier d’un crédit d’impôt, en plus d’être exonéré de la taxe sur les certificats d’immatriculation (TCI) pendant les deux premières années et de la taxe sur les véhicules de société (TVS) pendant les cinq premières années. Selon automobile-propre.fr, les véhicules électriques bénéficient également d’une déduction fiscale plus importante pour l’amortissement, avec un plafond variable en fonction de l’énergie et des émissions polluantes du véhicule. Par exemple, une voiture électrique peut bénéficier d’un plafond de déduction fiscale de 30 000 euros. 

Les véhicules hybrides classiques (non-rechargeable) bénéficient également d’un taux réduit de TVS et de TCI. 

De plus, les conducteurs de véhicules hybrides peuvent bénéficier de certaines exonérations de péage et de stationnement dans certaines villes en France. 

Il est important de noter que les politiques fiscales peuvent varier en fonction des régions et des communes. Par exemple, La ville de Lyon offre une réduction de 50 % sur les abonnements de stationnement pour les véhicules électriques et hybrides, la région Nouvelle-Aquitaine propose une prime de 1 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable. Il est donc recommandé de vérifier les taux d’imposition locaux avant d’acheter un véhicule hybride. 

En résumé,

En résumé, les véhicules hybrides offrent des avantages en matière d’économie de carburant et de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux véhicules à essence ou diesel traditionnels lorsqu’ils sont utilisés correctement. Les différents types de véhicules hybrides ont chacun leurs propres avantages et inconvénients en termes de coût, de performance et d’efficacité énergétique, il est donc important de bien les étudier avant de faire un choix pour éviter des surcoûts d’utilisation. Il y a plusieurs critères à prendre en compte lorsque l’on choisit de passer à un véhicule hybride ou électrique. Tout d’abord, il est important de considérer la distance parcourue quotidiennement. Il est également important de considérer l’accès à une borne de rechargement ou à une station d’essence. Les véhicules électriques nécessitent une prise de courant ou une borne de recharge pour être rechargés, alors que les véhicules hybrides peuvent être rechargés en utilisant l’énergie cinétique du véhicule lors des freinages. Il est également important de considérer le coût d’acquisition et d’entretien ainsi que les incitations fiscales et les subventions disponibles. Enfin, il est important de considérer les besoins du consommateur en fonction de sa situation familiale et les besoins de transport en fonction de l’utilisation que l’on compte faire du véhicule. 

Pour le futur ?

D’autre part, il existe aussi une dernière technologie non présentée dans cet article, les véhicules à hydrogène. Cette dernière technologie très novatrice consiste à utiliser de l’hydrogène pour alimenter un moteur électrique. Cependant, le système à hydrogène doit répondre à plusieurs problématiques pour être plus performant. Les véhicules à hydrogène ont un coût élevé, il y a actuellement peu de stations de ravitaillement en hydrogène en France. Cela rend difficile l’utilisation de véhicules à hydrogène pour de longs trajets. De plus, l’hydrogène est souvent produit avec de l’énergie fossile ce qui limite l’impact écologique positif qu’il engendre, la fabrication d’hydrogène est aussi extrêmement énergivore en électricité. Pour finir, l’hydrogène est relativement compliqué à stocker et à transporter, cela contribue à l’augmentation de son prix. Les véhicules à hydrogène sont une bonne alternative pour l’avenir à condition d’avoir résolu les problématiques cités précédemment.

Sources : UFC que choisir, le guide de flottes automobiles 2023, le monde, automobile-propre.fr, Xerfi, caradisiac, Canton-tech, Automobile – magazine, service-public.fr, mac4ever(youtube).